Made In Abyss : une plongée dans l'inconnu qui ne laisse pas indemne (2025)

Le manga Made In Abyss de Akihito Tsukushi revient en France avec la sortie de son 9ᵉ tome aux éditions Ototo. C’est l’occasion pour nous de parler de ce titre atypique grâce à son dessin, mais aussi pour son histoire.

Certains connaissent déjà l’animé dont la première saison et le film Made in Abyss : L’Aurore de l’âme des Profondeurs sont en diffusion sur la plateforme Wakanim. Mais un petit rappel de l’histoire s’impose pour les néophytes.

Made In Abyss raconte l’histoire de Rico, jeune «cavernière» vivant dans la ville d’Orse où s’étend l’Abysse. L’Abysse est un énorme trou dont la profondeur est inconnue et qui est habité par des créatures sauvages, mystiques. On y trouve aussi des reliques antiques que les «caverniers» dénichent pour pouvoir mieux comprendre la nature de cette faille gigantesque et de son habitat peu certain.

Pendant une descente dans l’Abysse, Rico fait la connaissance de Legu, jeune garçon à moitié robot qui pourrait bien être une clé de compréhension pour celle-ci sur la disparition de sa mère dans l’Abysse. Ni une, ni deux, Rico et Legu entament leurs aventures au cœur de l’Abysse pour l’un, savoir qui il est, et l’autre, retrouver sa mère. Un chemin initiatique dangereux et très sombre commence alors pour les deux enfants.

Chouette ambiance dans l’Abysse

Le point fort de Made In Abyss est son décalage entre son dessin et son propos. Dans les premières pages du manga, tout parait mignon et cool, avec les chara design des personnages, rond et limite cartoonesque. Mais l’aspect crayonné et l’encrage accentuent de plus en plus un malaise présent, comme le témoigne la planche précédente. On passe de la mignonnerie à une violence visuelle qui fait froid dans le dos. Pourtant, on reste captivé par cette dualité constante entre le beau et l’horreur.

Sur le fond de l’histoire, le parcours initiatique des héros lui aussi s’engouffre petit à petit dans les méandres des vices de l’être humain. Ce ne sont que des enfants, mais les choix qu’ils doivent prendre sont des questions de vie ou de mort. Ils n’ont aucune place pour l’hésitation et parfois ils se retrouvent confrontés à une cruelle vérité. Plus ils descendent dans l’Abysse, plus les rencontres se fondent dans une noirceur extrême mise en valeur par un crayonné frénétique et un ancrage de plus en plus dark.

Rencontre du 3ᵉ type

On reste époustouflé par cette prestation quasi-unique dans l’univers du manga, mélangeant des temps de beauté surnaturelle, des moments mignons et touchants, et des moments d’une violence assez inouïe, tout en questionnant l’aspect moral des humains. La plongée dans Made In Abyss ne laisse pas indemne et c’est pour ça que cette œuvre est fascinante.

Pour ceux qui ont regardé l’animé et qui ne voient pas forcément l’intérêt de lire le manga, détrompez-vous, car l’expérience visuelle vaut vraiment le coup, aussi bien sur les découpages très borderline, mais aussi pour la tension et la virtuosité qu’Akihito Tsukushimet en place à chaque planche.

Le tome 9 vient de sortir, le prochain sortira l’année prochaine chez Ototo, car la production française a rattrapé la japonaise. C’est donc le moment de sauter dans l’Abysse en lecture tout en écoutant l’excellente bande originale de l’animé composé par Kevin Penkin.

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